Ma nouvelle vie au portugal

Ma nouvelle vie au portugal

Première virée en courses

Elle fût un désastre.

J’appréhendai ce moment avant même de mettre le pied dehors. Je devais simplement me rendre dans la supérette qui se trouve à 5 min de marche de là où nous vivons, et aller tout naturellement faire quelques courses. Une banalité dans notre quotidien. Est-ce le fait de ne pas parler un mot de Portugais qui me donnais ce sentiment de stresse ? Ou simplement la nouveauté, le changement total de décors sans aucun repère ? ... Peut être un mélange des deux.

Me voilà donc arrivée dans cette petite échoppe. Je croise des habitants et me contente de leur sourire poliment pour éviter de devoir ouvrir la bouche. Je ne sais pas pourquoi mais je n'arrive pas à passer au dessus de cette gêne de lancer le peu de mots de Portugais que je connais.

Il ne me fallait pas grand chose, principalement de l'adoucissant pour pouvoir lancer une machine, pour le reste, j'aurais vu sur place ce qui me tenté. On inspire et on y va ! Je trouve le rayon lessive et commence à chercher ; regardant toutes les étiquettes, essayant de déchiffrer quelques mots, quelques symboles. Après quelques minutes et plusieurs bouteilles passées au cribles, j'arrive tout de même à différencier la lessive de l'adoucissant. Je respire quelques bouteilles et en mets une dans mon sac. Je parcours les rayons et je me sens totalement perdue, perdue devant tant de produits d'ordinaires si familiers. Des gens passent prêt de moi, je me fais toute petite.

J'arrive au rayon frais et cherche de la crème fraîche ; indispensable pour une petite sauce ! ^^ Je n'en vois nul part, il y a bien ce pot qui ressemble fortement aux pots de crème fraîche de chez nous mais en le prenant en main je peux lire « porco » et y voir un cochon dessiné dessus ; apparemment pas ce que je cherche. Mauvaise pioche. Je continue et dépose dans mon sac des produits communs ; des tartines de pain, du parmesan rappé, du lait, que j'espère être du demi-écrémé. Je m'attarde un peu sur des produits que je ne connais pas mais je me demande à chaque fois comment je pourrais cuisiner ces trucs là.

Derrière moi, une étale de fruits et légumes, parfait ! J'y vais d'un pas assuré et prends un sac en plastique. Au moment où j'avance pour me servir, une dame du magasin arrive et commence à servir un client. Mes yeux se posent ensuite sur un panneau à l'inscription « numéro 5 ». Je me dis alors qu'il me faut un ticket, que l'on ne peut pas se servir seul. Je cherche autour de moi un moyen de prendre un ticket, sac plastique en main. Une dame me regarde et parle à la vendeuse en regardant le sac plastique que j'avais pris quelques minutes avant. J'hésite à partir de ce rayon, de filer tout droit à la caisse... Je reste malgré tout et un employé vient me demander ce qu'il me faut. J'arrive à sortir un «Laranja», « quatro » ... 4 oranges, c'est tout ce que j'ai été capable de dire. J'ai pris mes fruits et je me suis dirigée vers la caisse. « 4 oranges » bien joué !! Pffff, J'avais l'impression d'être une enfant apeurée dans un monde inconnu.

Me voilà donc à la caisse, je lance un « boa tarde » au caissier. Il scanne mes produits et je donne ma carte pour payer. Elle ne fonctionne pas. Il me dit en anglais que ce genre de carte ne fonctionnent pas ici, je lui tends alors ma visa française mais il maintient que celle ci non plus. Je n'avais que 5€ en poche, et j'en avais pour un peu plus de 16€. La galère ! Mon sac était rempli, posé devant moi sur l'étale de la caisse. Je lui demande où l'on peut tirer de l'argent et il me répond « after the bridge ». Un pont ? Mais quel pont ? Je me souviens alors avoir aperçu un pont la veille en allant marcher dans le quartier. Je lui laisse donc mon sac et pars à la recherche de ce distributeur perdu je n'sais où. Je marche pendant presque 15 min avant d'apercevoir enfin ce maudit guichet. Je retire 20€ et refais le chemin inverse en pensant au surgelé qui était resté dans mon sac sous la caisse. 

Et puis j'ai senti la chaleur du soleil sur ma peau, agréable sensation qui m'a fait apprécier cette balade forcée.

Je retourne vers le caissier, règle au centime prêt mes courses et pars en le remerciant « Obrigada ». Ça y est, je pouvais enfin rentrer chez moi !

Sur le chemin du retour je croisa 4 personnes âgées sur le trottoir ; ils se chamaillaient avec une tapette à mouche avec un grand sourire qui traversé leur visage... Je souri et me senti bien.

 

 

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07/04/2017
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